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Théâtre l Rojo en si ♭
Écrit par Katiuska Landaeta
Metteur en scène | Katiuska Landaeta
Assistant metteur en scène | Oscar Sandoval
Dramaturge | Hugues De Potter
Musique | Giuseppe Millaci
Traducteur français-néerlandais | Patrick Vanhoucke
Boucles d’Oreille Planète | Comédienne |Lou Dossogne
Homme à la Voix Grave | Comédien | Sullyvan Grard
MA | Comédienne |Katiuska
Béret Guévariste| Comédien| Joshua Claeys
L’immigration est un moment de solitude et d’introspection de soi. Nous apprenons à nous connaître dans des situations inattendues et passons par une déconstruction et une reconstruction de soi. Immigrer signifie partir, partir avec ou sans destin, se dépasser et se retrouver. Alors le passé qui nous a construits devient un souvenir et notre retour à la terre natale est presque impossible. L’immigré vit donc dans une lutte perpétuelle entre le soi et l’autre, entre l’ici et l’ailleurs, entre ses propres souvenirs et ceux des autres.
Les immigrés dans ma pièce traversent plusieurs étapes dans lesquelles ils doivent rejeter ou s’approprier des règles complètement absurdes. La pièce est donc rythmée par la sensualité de la domination où les personnages sont en constant questionnement. Alors comment trouver l’équilibre pour ne pas arrêter d’exister en imitant l’autre et ne pas importuner l’autre en s’affirmant ? Comment être d’ici quand nous somme de là-bas et comment être de là-bas quand nous sommes ici ?
Le parallèle entre immigration et cuisine m’a interpellée. Ces deux éléments révèlent de manière sensuelle notre origine culturelle où nous pouvons trouver des meilleures formes de communication et d’échange avec l’autre. L’impasse dont je me suis inspirée est celle de l’assimilation dans l’immigration. Pour moi celle-ci constitue le piège principal où l’on possède tout, tout en ne possédant rien. Dans lequel, finalement, on perd un peu de soi- même pour impressionner les autres. Le dîner dans ma pièce de théâtre est le portrait d’une culture dominante dans laquelle la liberté n’a pas sa place, où le chantage moral et étique sont quotidiens dans l’obtention d’une nationalité.
Tous ceux qui errent ne sont pas perdus.
J. R. R. TOLKIEN